Cholécystectomie.

Ce document est destiné à répondre à la plupart des questions que vous vous posez si vous devez être opéré(e) d’une cholécystectomie. Il ne saurait être exhaustif. C’est un complément d’informations, qui n’aborde que des principes généraux, sans traiter du cas particulier, lequel a été ou sera  discuté avec votre chirurgien lors de la consultation. Ce document est issu des fiches de recommandations de l’ASSPRO  (Association de Prévention du Risque Opératoire).
 

 

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Pourquoi faire l'intervention ?


 
La bile sert à la digestion des aliments. Elle est fabriquée par le foie et déversée dans l’intestin peu après l’estomac par un canal (canal cholédoque). 
La bile peut sédimenter dans la vésicule et donner des calculs. Lorsque ces calculs donnent des complications, il n’existe qu’un seul traitement : l’ablation de la vésicule biliaire (la cholécystectomie). Il n’y a pas d’alternative thérapeutique.

Si les calculs ne donnent pas de troubles, découverte fortuite par exemple, il est inutile de traiter ou même de surveiller.
 

Quelles sont les complications des calculs vésiculaires ?

  • La douleur (colique hépatique) : située souvent au niveau de l’estomac, elle peut irradier vers le dos ou s'étendre à l’épaule droite, être accompagnée de nausées, vomissements. La fièvre, en général accompagnée de douleurs, témoignant d’une inflammation de la vésicule est un signe d'urgence.
  • La pancréatite, rare mais parfois gravissime, pouvant nécessiter un séjour en réanimation.
  • La jaunisse (ictère), en général liée aux passages de calculs vésiculaires dans le canal cholédoque et son obstruction.
  • La jaunisse avec fièvre (angiocholite). C’est une infection très grave.
  • Parfois les signes peuvent être plus frustres et la décision de recourir à l’opération sera plus difficile. Le chirurgien pourra s’aider de signes biologiques (prises de sang) ou radiologiques, voire endoscopiques.

Le diagnostic de calculs est assuré par l’échographie. Avant l’opération, le chirurgien vérifie s’il y a des signes en faveur de calculs associés dans le canal cholédoque (jusqu’à 15% des cas, augmentant avec l’âge) et pourra demander des examens complémentaires (prises de sang, radios). S’il existe des signes évoquant des calculs associés dans le cholédoque, le chirurgien a deux solutions : confirmer leur présence par une radio (cholangiographie pendant l’opération) et les enlever pendant l’opération, ou les faire retirer avant l’opération par une fibroscopie sous anesthésie générale (cathétérisme rétrograde et sphinctérotomie endoscopique).

Comment se déroule cette intervention ?

La cholécystectomie est le plus souvent réalisée par coelioscopie, sous anesthésie générale et à l’aide d’une caméra et de trois ou quatre incisions allant de 5 à 11 mm. Il peut arriver que l’opération soit faite en ouvrant en grand (laparotomie). Cela peut être prévu avant l’opération ou décidé pendant l’opération par le chirurgien devant l’apparition de difficultés (tissus collés entre eux par des interventions précédentes ou l’infection en urgence le plus souvent).
 
Vous entrerez la veille ou le jour de l’opération. L’opération elle-même dure entre 45 minutes et 2h, en fonction de l’état de la vésicule, de l’existence d’opérations précédentes sur l’abdomen. Parfois un drain sera laissé en place.
 
Vous sortirez le jour même ou dans les jours qui suivent. La vésicule sera analysée en anatomopathologie (microscope). La remise des calculs au patient n’est pas autorisée. 
 
Après une cholécystectomie, il n’est pas nécessaire de suivre un régime ou un traitement particulier. En dehors de la période postopératoire, aucune surveillance n’est nécessaire.


Quelles sont les complications possibles ?

Comme dans toute opération, il existe un risque de saignement qui justifie une surveillance étroite et parfois une ré-intervention.
 
La principale complication est la blessure du système biliaire (canal cholédoque ou canal accessoire, parfois minuscule) dans moins de 1% des cas ; sa reconnaissance pendant l’opération peut prolonger l’opération et l’hospitalisation et requérir d’autres opérations dans un second temps. Sa reconnaissance après l’intervention peut nécessiter une ou plusieurs ré-interventions et éventuellement un transfert en centre spécialisé.
 
Il existe enfin des complications très exceptionnelles liées à la coelioscopie, lorsque l’on gonfle le ventre ou quand on met le premier tube pendant l’opération, qui peuvent requérir d’ouvrir (laparotomie). Il s’agit en général de blessures de l’intestin, de blessures de gros vaisseaux comme l’aorte abdominale ou du risque d’embolie pulmonaire. La blessure des organes proches du site opératoire est essentiellement digestive (intestin). Cette blessure accidentelle peut être favorisée par la complexité de l’intervention ou des circonstances anatomiques imprévues. 

Après votre retour au domicile, la survenue de certains signes doivent vous conduire à contacter votre chirurgien sans attendre la consultation postopératoire : essoufflement, douleurs abdominales aigues ou intenses, fièvre.
 
maj : 26/05/2022